Description
Les tombeaux égyptiens ont révélé des vestiges extrêmement émouvants : des guirlandes de fleurs savamment composées, qui étaient déposées sur les sarcophages et les corps momifiés. Dans l’éclat éphémère de leur beauté naturelle, ces fleurs si délicates offraient aux défunts la promesse de l’immortalité.
En 1881, le célèbre égyptologue Gaston Maspero recueille, dans la cachette royale de Deir el-Bahari, de fragiles offrandes végétales, qui avaient été préservées durant des millénaires grâce à la sécheresse du climat égyptien. Certains vestiges de ces guirlandes funéraires, qui avaient orné les momies de défunts illustres, parmi lesquels les pharaons Ahmosis, Amenhotep Ier et Ramsès II, ont récemment été redécouverts dans les caves de l’Institut de botanique systématique de l’Université de Zürich.
L’exposition « Fleurs des pharaons » est dédiée à la mise en valeur de cet ensemble exceptionnel. Associant les perspectives de la botanique et de l’égyptologie à celles de l’archéologie et de l’histoire des sciences, elle retrace une aventure scientifique qui permet de jeter un pont entre les rives antiques du Nil et les villages préhistoriques des lacs helvétiques. A la fin du 19e siècle, l’exemple pionnier des recherches archéobotaniques conduites en Suisse a en effet contribué à la prise en compte et à la sauvegarde scientifique des guirlandes florales déposées dans les tombeaux égyptiens.
Ressuscitant les jardins, les parfums et les senteurs du temps des pharaons, l’exposition du Laténium montre que ces restes botaniques n’illustrent pas seulement les rituels, les croyances et les symboles religieux de la civilisation égyptienne, mais qu’ils nous permettent aussi de reconstituer la végétation.