Description
Le tome 2 de la collection Archéologie neuchâteloise numérique présente l’analyse des macrorestes végétaux provenant de la station littorale de Saint-Blaise/Bains des Dames (canton de Neuchâtel, Suisse). Ce matériel est issu de plusieurs couches d’occupation datées du Néolithique final (transition Lüscherz/Auvernier-Cordé ancien, puis Auvernier-Cordé moyen ; 2786-2702 avant J.-C. ; 2639-2560 avant J.-C.).
Les habitants du village ont cultivé au moins huit variétés de plantes distinctes (orge, blé amidonnier, engrain, blés nus, pavot, pois, etc.). Ils ont aussi récolté de nombreux fruits et des baies, et ont ainsi tiré parti de quelque 160 sortes de plantes différentes. La possibilité de stocker les plantes cultivées et la plupart des plantes de cueillette leur garantissait tout au long de l’année une relative indépendance par rapport aux ressources naturelles – ainsi qu’une nourriture énergétique, riche en protéines, en graisses et en vitamines. À certains moments, les villageois ont dû faire face à une nette péjoration des conditions climatiques, et ont donc dû sélectionner des variétés de céréales qui pourraient être cultivées dans des conditions nettement plus froides. Des surfaces ont été défrichées à une certaine distance du site pour gagner des terrains cultivables, ce que reflètent les indicateurs de coupes forestières. La forêt était alors vraisemblablement richement structurée, et les chênes beaucoup plus fréquents qu’aujourd’hui.
Les cartes de répartition donnent un aperçu des habitudes des villageois, des lieux où la nourriture était préparée, de ceux où les provisions étaient stockées et de ceux où se trouvaient les tas de détritus. Les résultats botaniques permettent en outre d’établir que les maisons de Saint-Blaise étaient des unités autonomes : à chaque bâtiment correspond en effet un large spectre de plantes de culture et de cueillette, ce qui n’est pas le cas des échantillons prélevés à l’extérieur de ces édifices.