Description
Daté aux alentours de 13’600 avant J.-C, Monruz est, de par l’excellente conservation des vestiges qui y ont été mis au jour, l’un des sites de plein air les plus exceptionnels du Paléolithique supérieur européen. Occupé à une vingtaine de reprises par des groupes de chasseurs-collecteurs, il est contemporain du campement de Champréveyres, gisement tout proche (1 km) qui a également été investi d’un point de vue archéologique lors de la construction de l’autoroute A5.
Préservé sur une surface de 400 m2 environ, le sol d’habitat de Monruz a livré 43 structures de combustion autour desquelles se distribuent les témoins des activités pratiquées par les préhistoriques (silex, ossements, parure, etc.). Le matériel en silex se répartit sur l’ensemble du site en formant 210 concentrations plus ou moins denses près des différents foyers. L’analyse de tous ces restes de taille a permis d’identifier les postes de travail des tailleurs magdaléniens, des zones de rejets ainsi que des aires dédiées à l’utilisation des outils ou à la confection des armatures de chasse.
La détermination de l’origine des 39 types de silex identifiés à Monruz indique une exploitation des ressources qui s’étend à l’ensemble de l’arc jurassien, mais aussi aux Préalpes, ce qui vient compléter la délimitation déjà très large du territoire esquissée par l’étude du site de Champréveyres. Ces matières ont été obtenues par le biais d’un approvisionnement direct mais aussi par des échanges avec d’autres groupes humains.