Description
Cet ouvrage fait état des résultats de l’étude archéozoologique du niveau magdalénien du secteur 1 du site de Neuchâtel-Monruz. Ce gisement de plein air, implanté sur la rive nord-ouest du lac de Neuchâtel à une altitude d’environ 428,50 m, compte parmi les mieux conservés du Paléolithique supérieur européen. Daté d’environ 13 000 BP, soit 15 700 cal BP., il a été occupé à une vingtaine de reprises par des groupes de chasseurs-collecteurs qui y ont installé leur campement à la suite de chasses qui ont ciblé essentiellement des groupes familiaux de chevaux.
Riche de quelque 14 300 restes osseux enregistrés dans les trois dimensions (poids total de 97 kg) auxquels s’ajoutent 73 500 pièces (poids cumulé de 7.5 kg) extraites du tamisage de la totalité des sédiments, l’assemblage est nettement dominé par le cheval, attesté par au moins 56 individus. Plusieurs autres espèces animales rendent compte d’un spectre faunique très large, constitué de mammifères, d’oiseaux et de poissons, au sein duquel les petits animaux n’ont contribué que de façon marginale à l’alimentation.
Couplée à l’analyse spatiale détaillée des vestiges, la caractérisation des modalités d’exploitation alimentaire, technique ou symbolique de chacune des proies identifiées fait du corpus faunique de Neuchâtel-Monruz un ensemble d’exception, qui est d’un apport substantiel à l’interprétation globale du site. En définitive, celui-ci aurait constitué un lieu stratégique pour la chasse au cheval vers lequel les groupes déplaçaient leur(s) campement(s). L’endroit était peut-être occupé deux fois au cours d’une même année ou, plus probablement, réoccupé après une ou plusieurs années, notamment si l’on admet l’existence d’un modèle de circulation circulaire des Magdaléniens à travers leur territoire.