Description
Cet ouvrage s’inscrit dans la série Archéologie neuchâteloise, où il aborde à la fois un nouveau thème, la palynologie, et un nouveau gisement, le site néolithique de Saint-Blaise/Bains des Dames.
L’étude des pollens est basée sur des prélèvements réalisés dans trois domaines complémentaires : le village néolithique que nous venons d’évoquer, la baie située devant celui-ci et le Loclat, petit lac qui se trouve à environ un kilomètre au nord. Après une introduction traitant des enjeux et des techniques de ce genre d’analyses, l’examen de ces trois lieux de prélèvement permet de retracer l’évolution du couvert végétal depuis le retrait du glacier du Rhône jusqu’aux phases récentes de l’époque contemporaine. Les premiers dépôts contiennent surtout des pollens transportés par le vent à longue distance, mais aussi quelques rares spécimens issus de plantes pionnières locales colonisant un paysage encore très minéral. Une flore herbacée, arctico-alpine avec des éléments steppiques, couvre ensuite le sol de manière de plus en plus dense. Cet environnement ouvert fait progressivement place à des forêts où dominent d’abord le bouleau, puis le pin, le noisetier et, enfin, divers feuillus de la chênaie mixte.
L’intervention des paysans du Néolithique se lit aisément dans le contenu pollinique des sédiments : la forêt marque un net recul, les céréales apparaissent, les pâturages se développent. Un regard exceptionnellement précis peut, en effet, être porté sur cette période grâce, entre autres, aux pollens contenus dans des matrices très particulières (restes de nourriture, paquets de mousse, fumier d’étable, coprolithes). Une nouvelle approche peut ainsi être réalisée, concernant autant le fourrage du bétail que l’alimentation des habitants préhistoriques ; pour ces derniers, elle est caractérisée par l’utilisation du tamier et de l’ail des ours en tant que légumes. Dans les sédiments du Loclat, on peut suivre l’évolution de la végétation à travers les diverses époques ; on y observe, par exemple, le développement de la vigne à l’époque romaine ou le rouissage du chanvre au Moyen Âge. L’époque contemporaine s’identifie par un appauvrissement de la flore et le développement de la culture du maïs.
De nombreuses illustrations accompagnent ce texte avec, entre autres, une série de planches en couleur présentant quelques paysages du passé et des pollens découverts dans les sédiments. Enfin, des diagrammes polliniques présentent les résultats de toutes ces analyses.