Description
Ce volume retrace l’exploitation du silex sur le site magdalénien d’Hauterive-Champréveyres. Il appartient à une série de cinq ouvrages consacrés à ce gisement tardiglaciaire de la rive nord du lac de Neuchâtel, occupé voici environ 15 000 ans. Deux zones éloignées de 50 m l’une de l’autre (secteurs 1 et 2) ont livré des vestiges du Paléolithique supérieur ; le matériel analysé provient du niveau magdalénien principal du secteur 1, qui couvre une surface d’environ 220 m2. Les approches pétrographique, typologique, technologique, tracéologique et économique y sont développées. Au-delà des aspects dynamiques et des informations relatives à la durée du séjour, l’étude du silex permet d’appréhender des éléments de la réalité sociale et économique des groupes magdaléniens. En particulier, le concept de chaîne opératoire fait l’objet d’une analyse très détaillée.
À l’instar des autres témoins, le silex se répartit autour d’une douzaine de foyers matérialisant des aires d’activités. La configuration des vestiges au sol et l’absence de structures d’habitation suggèrent une occupation de courte durée. Les activités mises en lumière par l’analyse tracéologique concernent presque exclusivement l’acquisition, la transformation et la consommation des produits animaux (viande, peau, os et bois de cervidé).
Les matériaux exploités sont nombreux et diversifiés : 18 types de silex, dont un seul d’origine strictement locale. Les plus abondants sont issus des régions d’Olten (canton de Soleure, Suisse) et de Bellegarde-Seyssel (Ain, France), aires d’approvisionnement éloignées de 120 km au sud-est, de 80 à l00 km au nord-ouest. Les gîtes des autres matériaux allochtones ont pu être localisés le long du Jura, entre ces deux zones. Parmi les remontages effectués, des liens à longue distance illustrent la circulation du matériel et permettent d’établir une chronologie entre les différentes aires de travail. Ils révèlent le fonctionnement simultané ou légèrement différé de certains foyers au cours d’une même occupation. Deux foyers sont reliés entre eux et probablement en relation avec le secteur 2 de Champréveyres ainsi qu’avec le campement de Monruz, découvert sur le tracé de l’autoroute, un kilomètre au sud-ouest.